www.visitesguidees2paris.com


Histoire(s) de Paris


Plus vous saurez regarder loin dans le passé,

plus vous verrez loin dans le futur..

W. Churchill

 

Paris transpire l'histoire par tous ses murs, la grande Histoire avec un grand H (avec "une grande hache" aussi, parfois) et les petites. Ses monuments superbes évoquent les riches périodes de cette histoire. Les statues encore debout sur les places ou les ponts rendent hommage aux personnages qui ont fait son rayonnement. Malgré les destructions inévitables, une occupation plus de 2 fois millénaire par des peuples venus de partout, apportant leur rites, leur organisation et leur savoir-faire, laisse forcément – et heureusement – des traces.

 

Tout cela, nous avons à coeur de le retrouver et de l'évoquer au cours de nos balades guidées. Car rien ne vaut d'arpenter les rues et les quartiers de Paris pour en découvrir toute la richesse, accumulée au fil des siècles.

 

Cette rubrique, légère sur le plan rédactionnel,  et néanmoins sérieuse sur le plan historique, n'est donc pas faite pour  remplacer les visites sur le terrain, mais pour vous  en donner un avant-goût.

 

Pour commencer, galanterie oblige, nous évoquerons les parisiennes, ou plus exactement leurs ancêtres. Ce n'est d'ailleurs que justice puisque c'est une femme, Geneviève, par ses prières, qui a sauvé Paris de la fureur d'Attila, en l'an 451 !

 

La première française vivait dans une caverne, il y a plus d'un million d'années, à Roquebrune. Il aura fallu des centaines de milliers de siècles d'évolution et de migration, avant que  les peuples s'installent dans des villages, gaulois par exemple, sur les rives de la Seine, il y a quelques 2200 ans !

 

"NOS ANCETRES LES GAULOISES"

Saviez-vous que les Gauloises étaient d'origine celte, et blondes ? Qu'elles prenaient grand soin de leur toilette ? – le savon existait déjà du temps des Gaulois ! Qu'elles tressaient leurs cheveux en longues nattes, se maquillaient, tissaient et teignaient elles-mêmes les étoffes dont elles faisaient leurs robes, qu'elles se paraient de nombreux bijoux ? Elles ont d'ailleurs inventé le collier, d'abord fait de perles d'ambre et de coquillages, puis en cuir, en bronze, et enfin en or.

 

Ce plaisir de la toilette, la Gauloise en faisait profiter son époux et leurs enfants. Point de pudeur à l'époque. Le bain était pris en commun par la famille.

 

Les Gauloises étaient d'infatigables travailleuses. Pendant que leurs hommes chassaient, elles cultivaient les champs, battaient le grain, avec lequel elles ont pu un jour inventer le pain, et la bière ! Elles lavaient le linge dans les bras de la Seine, et faisaient la cuisine, bien sûr. Mais quelle cuisine ! Une véritable gastronomie ! Même les Romains le reconnaissaient !

 

Elles avaient, par exemple, l'art d'accommoder de mille manières le porc– ou le sanglier - qui courait en liberté dans les bois qui entouraient leur maison. Elles gavaient aussi les oies, et on leur doit sans doute notre fameux foie gras ! Et la soupe qu'elles préparaient dans une grande marmite en terre cuite était particulièrement parfumée ! Elles y mettaient des légumes - carottes, radis – des légumineuses – fèves, lentilles, pois chiches – toutes sortes d'herbes, et aussi de l'ail et du cumin. Irrésistible !

 

Qui plus est, leurs activités n'étaient pas que matérielles. Il leur arrivait aussi d'être de gracieuses druidesses (autrement dit, cette fonction n'était pas réservée à des vieillards à longue barbe blanche), et à ce titre de protéger les familles et les villages. 

 

Leur rôle et leur place étaient donc essentielles dans la société. Et pourtant, les Gaulois avaient sur leur épouse (de même que sur leurs enfants d'ailleurs), droit de vie et de mort. La soumission subie par la femme, à des degrés divers, y compris à Paris, est une histoire très ancienne !

 

La suite au prochain numéro ....

2/11/2014 P. Malzieu – tous droits réservés

 

LA LUTECE GALLO-ROMAINE

 

Est-ce que la romanisation de la capitale, après l'incursion des légions de César en Gaule en – 52, et quelques résistances plus ou moins symboliques, a amélioré la condition des Gauloises ? En partie seulement. La Romaine a, c'est vrai, acquis certains droits importants. Saviez-vous, par exemple, qu'elle a le droit de divorcer (droit aujourd'hui encore refusé à certaines ! ) ? Mais elle est généralement considérée comme mineure, et plusieurs fonctions, notamment honorifiques, lui sont interdites.

 

Evidemment, tout étant relatif, elles sont privilégiées comparativement aux esclaves, ces prisonniers que les conquêtes vont "déverser" en masse sur les territoires en expansion de l'Empire Romain. Eux sont complètement oubliés de la "civilisation" romaine. Les esclaves sont vendus et achetés comme des marchandises, à l'emplacement même du joli marché aux fleurs où l'on aime aujourd'hui se promener, sur l'Ile de la Cité. Leurs conditions de vie varient en fonction de leurs attributions, et ils sont utilisés pour toutes sortes de besognes, à la ville comme à la campagne.

 

C'est que les Romains ne travaillent pas, au sens où travail rime avec labeur. Il faut dire qu'ils sont fort occupés à se prélasser pendant des heures dans les thermes, à discuter et philosopher dans les forum, à se distraire et s'instruire dans les théâtres, à se passionner pour les combats de gladiateurs dans les arènes, à se rafraîchir au creux des fontaines, à remercier leurs dieux dans les temples qu'ils élèvent pour eux. Lutèce vit à l'heure de Rome. Et cela donne de magnifiques monuments, avec leurs colonnades de marbre, leurs mosaïques, et leur technologie admirable, qui fleurissent sur la rive gauche de la Seine, bien plus accueillante que la rive droite.

 

 

C'était le Paris antique, tel qu'il vous est raconté en détail dans la visite du même nom. C'était aussi la première opération d'embellissement de Paris. Il s'ensuivra beaucoup d'autres, à découvrir au cours des prochains épisodes !

 

 

2/12/14(c) P.Malzieu – tous droits réservés

 

 

REINESREMARQUABLES

 

Au cours de son histoire, et malgré la loi salique, la France a été gouvernée par de grandes reines, qui n'ont pas joué qu'un rôle d'épouse de roi. La place manquerait pour les évoquer toutes, et oblige à faire des choix. Toutes ne sont d'ailleurs pas passées à la postérité, ou alors pour de curieuses raisons. Mais commençons par le début, qui débute en l'occurence au 6ème siècle. Il fallut en effet attendre le 6ème siècle pour voir une femme au pouvoir.

 

La première reine de France fut Brunehilde, plus connue sous le nom de Brunehaut . Et pour un coup d'essai, ce fut un coup de maitre-sse. Elle unifia le royaume que son époux Sigebert, petit-fils de Clovis et les rois frères de ce dernier avaient morcelé, démantelé. Et pourtant, les embûches, intrigues et trahisons de toute sortes ne l'avaient pas épargnée.

 

Un siècle plus tard, une autre reine est passée à la postérité sous une drôle de dénomination

 

  • Berthe au grand pied

 

C'est vrai, Bertrade, fille d'Héribert, comte de Laon et de Gisèle d'Aquitaine, avait un pied (un seul) un peu plus grand que l'autre. Ce qui n'enlevait rien à son pouvoir de séduction. Alors qu'elle n'a que 19 ans, Pépin le Bref tombe d'ailleurs éperdument amoureux d'elle, et n'hésitera pas à abandonner femme légitime et enfants pour vivre à ses côtés.

 

De cette union adultérine, et peu banale, naîtra notamment un grand roi, comme son nom l'indique : Charlemagne.

 

Berthe au grand pied a une tête bien faite, et beaucoup d'ambition ! Elle se battra pour obtenir le sacre de son union pécheresse avec Pépin par le pape, et la légitimation de leurs bâtards! Ne dit-on pas :"ce que femme veut, Dieu le veut " ? Elle tâchera aussi d'influencer son fils préféré et d'assurer son autorité sur le trône, jusqu'à ce que ce dernier lui demande de cesser de tirer les ficelles politiques en son nom !

L'Histoire a tendance à oublier ces hauts faits pour se concentrer sur un détail de son anatomie ! Heureusement pour elle, de son vivant (et à sa mort), elle n'aura pas affaire à des ingrats. Elle sera toujours adulée par Pépin qu'elle accompagnera dans toutes ses entreprises, et  par le peuple français. Elle sera respectée par Charlemagne, qui lui offrira de somptueuses funérailles et la fera ensevelir en grande pompe, dans la basilique de Saint-Denis, aux côtés de son époux.

 

Il y aura ensuite Blanche de Castille, Isabelle d'Aragon, Eléonore d'Autriche, mais les deux reines qui auront le plus marqué leur époque, et laissé l'empreinte la plus durable à Paris, sont deux Italiennes : Catherine et Marie de Médicis.

 

La suite au prochain numéro ...

 

8.1.2015 (c) P. Malzieu – tous droits réservés

(Lire la suite )