Il continue d’évoluer et de se réinventer, aidé en cela par les nouvelles technologies, sensible aux nouvelles normes, et à tous les apports d’une société moderne.
Il faudra attendre 30 ans avant que Paris rompe avec le style Haussmannien, et post-haussmannien. Une rupture totale avec l’apparition d’un courant artistique lui aussi total : l’Art Nouveau.
Art total parce qu’il s’exprime dans le mobilier et les objets autant que dans l’architecture. En rupture parce qu’il prend le contrepied du style haussmannien plutôt rationaliste, monotone pour certains. Et international. En France, comme ailleurs en Europe, nous avons un maître en la matière, Hector Guimard, dont la célébrité doit beaucoup au fait qu’il a, notamment, habillé les entrées de métro de la première ligne inaugurée pour l’Exposition Universelle de 1900. Pour une idée plus complète de son génie, pour admirer sa maîtrise de la courbe, la richesse des ornements, complètement renouvelés, dont il décore les façades de ses immeubles et maisons, qui empruntent à la nature et aux végétaux, il faut se balader dans l’ancien « village d’Auteuil ».
D’autres architectes, tels que Jules Lavirotte, iront plus loin dans la fantaisie, de plus en plus débridée.
Toutes ces réalisations utilisent les nouveaux matériaux, tels que la fonte et le béton, mais aussi beaucoup de céramique qui apporte la couleur.
Retour de manivelle : après la première guerre mondiale, l’Art Nouveau est progressivement remplacé par un style plus rigoureux, l’Art Déco. Les façades rectilignes et les décorations épurées, souvent géométriques, prennent le dessus sur les courbes. Ce mouvement d’épuration des lignes va s’accentuer avec le style moderniste, dont Le Corbusier définira les critères. Dans la foulée, apparaitront, dans les années 60, les barres d’immeubles et tours construites dans un souci d’économie plus que d’esthétique, pour faire face à la crise du logement. Pendant une vingtaine d’années, on confondra, hélas, minimalisme et médiocrité.
Les décennies suivantes verront la réalisation de grands travaux publics. Après les monarques, les présidents de la République bâtisseurs ! Depuis le Musée Georges Pompidou jusqu’au tout nouveau Tribunal Judiciaire, en passant par la Cité des Sciences de la Villette, l’Opéra de la Bastille, la Pyramide du Louvre, le Musée d’Orsay, le Musée Branly Jacques Chirac, la Bibliothèque Nationale François Mitterrand, de nombreux monuments officiels remarquables sont édifiés par des architectes de renom, français et internationaux, utilisant les matériaux et technologies les plus modernes, et contribuent à la réputation de Paris, « Ville d’Art et d’Histoire ».
Demain, Paris deviendra le « Grand Paris », un projet ambitieux autant qu’un concept, dont nous voyons la construction se réaliser sous nos yeux, trois cent soixante ans après le grand chantier haussmannien. On nous promet, notamment, pour cette nouvelle « ville-monde » , des quartiers mieux intégrés, des ceintures vertes préservées, la mise en valeur de la Seine et de ses affluents (pour réaliser de vieux rêves de baignade ?), et des moyens de transport mieux distribués, plus écologiques et plus rapides, pour mieux profiter de la capitale. A suivre, donc ....